Le bois de cerf est une représentation de l’abondance de la vie dans l’environnement naturel, flore et la faune, de cette région. La transformation d’un os solide en cire d’abeille creuse en fait une icône rare et délicate. Cela nous rappelle que chacun, ici à Aubepierre-sur-Aube, est partie prenante de cet environnement.
La nature délicate du matériau qui compose l’icône la rend éphémère. Comme manière de préserver cette analogie, l’icône en cire d’abeille peut être entretenue si cela fait écho dans le cœur de et l’esprit de chacun. Pour cela, plus de soixante icônes de cire d’abeille ont été placées à Aubepierre-sur-Aube, avec autorisation, dans des lieus publics et privés comme des cours, des jardins, les trottoirs, sur l’église et au bord de l’eau. À partir de maintenant, en raison des caprices de la météo et du temps qui passe, c’est à chacun de décider si l’icône sera entretenue ou non.
Mon intérêt reste dans la façon dont l’art n’est pas tant le reflet de la vie, mais plutôt une partie de celui-ci, trouvant la séparation inutile. Je travail à partir du principe de l’esthétique pragmatique, qui se réfère à l’apparence intrinsèque et évolutive des choses, des objets et des structures que l’on retrouve dans notre environnement ; à ces apparences dont la dynamique inhérente est due au passage du temps. Je suis fasciné par le fait que l’apparence d’un objet puisse se façonner tout autant par l’effet d’un abandon d’attention que par des actions d’entretien qui sont mises en œuvre pour inverser les signes de négligence ; par la dichotomie qui existe entre les gestes de maintenance et de détérioration et par la réaction inévitable, habituelle et prévisible, de l’un sur l’autre.